Ethnologie
La collection Ethnologie du musée est représentée par plus de 2200 pièces. Il s’agit du secteur où le nombre de pièces croit le plus dans nos collections, grâce à de fréquents dons faits à notre institution. Ces objets illustrent les différentes sphères de l’histoire de la Côte-Nord depuis les débuts de sa colonisation au milieu du 19ème siècle, et ce sur les thématiques du patrimoine autochtone, maritime, forestier, familial, industriel, etc.
Ce riche ensemble a été constitué grâce à la générosité de plusieurs dizaines de donateurs, dont certains se démarquent par le nombre d’objets composant leurs dons. Ces principales collections vous sont présentées ici.

Paul Provencher
Né à Trois-Rivières en 1902, Paul Provencher effectue ses études au séminaire de Trois-Rivières et à l’Université Laval. Sa première présence sur la Côte-Nord remonte à 1926, lors d’un passage à l’île d’Anticosti. En 1929, il est embauché par la compagnie Quebec North Shore & Paper de Baie-Comeau afin de réaliser les inventaires forestiers des bassins des rivières Manicouagan, Toulnoustouc, Franquelin et aux Rochers.
Presque toute sa carrière se déroulera sur la Côte-Nord, où il sera guidé et accompagné par des Innus qui lui transmettront leurs techniques de vie en forêt, parfaitement adaptées aux rigueurs de la forêt boréale. Parallèlement à sa profession, il s’intéresse à chasse, la pêche, la trappe, et sa sensibilité artistique se traduira par la photographie, la peinture et la production de films amateurs.
Il s’éteint en mars 1982 après avoir consacré plus de cinquante ans de sa vie à explorer et à faire connaître, par des conférences, des cours et la rédaction de plusieurs livres et articles, ce coin de pays qui lui était si cher. Les objets de cette collection sont principalement ceux qu’utilisait l’ingénieur forestier au cours de son travail et de ses loisirs en forêt : vêtements, carte, boussole, canif, hache, filet, arc et flèches, gamelle, pièges, nécessaire à peinture, sacs de transports, raquettes etc.
PÈRES EUDISTES
La congrégation de Jésus et Marie, dite des Eudistes, a été fondée en France par saint Jean-Eudes le 25 mars 1643. L’arrivée des missionnaires eudistes sur la Côte-Nord remonte au mois d’octobre 1903, alors qu’ils sont affectés en duos dans les villages suivants : Manicouagan (les pères Brézel et Garnier), Pentecôte, (Nonorgues et Laizé), Sept-Îles (Conan et Brochard), Rivière-au-Tonnerre (Robin et Héry), Magpie (Étienne et Joseph Gallix), alors que la mission de Pointe-aux-Esquimaux, future Havre-Saint-Pierre, échoit aux pères Pottier et Hesry.
Leur mission dans les villages et chantiers de bûcherons sera exercée avec zèle, dans des régions encore très isolées et dans des conditions souvent très difficiles. Au cours des vingt premières années de leur apostolat, cinq eudistes, soit les pères Brézel, Conan, Le Jollec, Pétel et Tortellier, perdront d’ailleurs la vie dans des circonstances tragiques. Plusieurs villes et villages nord-côtiers doivent beaucoup à ces missionnaires venus de la France lointaine et à ceux qui leur ont succédé.
La collection des Pères eudistes a été acquise par le Musée régional en 1988. Elle est constituée d’objets, de copies de documents, ainsi que de 244 photos témoignant de la présence de cette congrégation sur la Côte-Nord. Le matériel comprend des objets de culte (patènes, calices, goupillon, autel portatif, chasubles, etc.), diverses pièces utilisées ou collectionnées par les missionnaires au cours de leurs séjours dans la région (valise de voyage, coffre, maillet, médailles, etc.), ainsi que de 88 livres et livrets appuyant leur œuvre missionnaire.


ANDRÉ MICHEL / OBJETS AUTOCHTONES
Sa collection amérindienne comprend 51 objets, dont des pièces vestimentaires (bonnets, mocassins, moufles, jambières…), des objets de parure (colliers, ceinture…), des produits d’artisanat (paniers…), ainsi qu’un tambour, des raquettes, une tunique, des hochets etc. Le mode d’acquisition de ces objets n’est pas toujours connu (cadeaux ou achats?). Enfin, précisons que bien que l’origine ethnique de plusieurs de ces pièces amérindiennes n’ait pas été mentionnée par M. Michel, la plupart sont de facture innue.
WELLIE BOUDREAU ET APPOLINE LANDRY
M.Virgile Bérubé aurait été le premier septilien à ouvrir un magasin général, en 1878. Son établissement était situé sur la première rue, face à la mer, à l’ouest du quai. Au début du 20ième siècle, on peut aussi aller magasiner chez Anatole Pichette, près du vieux quai, face au presbytère. Vers 1920, il vend son commerce à M. Willie Boudreau, qui le tient en compagnie de son épouse Apolline Landry jusqu’en 1954. Ce magasin était situé à l’emplacement actuel de la tente communautaire jaune.
Cette collection de plus de 200 pièces a été léguée au MRCN en février 2013 par Mme Anne Michaud, petite-fille de M. Wellie Boudreau et de son épouse Appoline (Pauline) Landry. Wellie était le fils de Samuel Boudreau et de Lydia (Lédée) Bourgeois, natifs de Havre-Aubert, aux Îles-de-la-Madeleine.


LA SÉCURITÉ PUBLIQUE DE SEPT-ILES
En décembre 2001, la Sécurité publique de Sept-Iles faisait don au MRCN d’une collection de 191 objets liés à l’ancien corps de la police municipale de Sept-Iles. Ce don faisait suite à la prise en charge de la sécurité publique québécoise par la Sûreté du Québec.
Cette collection compte entre autres des pièces vestimentaires (casquettes, képis, chapeaux, gants, ceintures, chaussettes etc.), des marqueurs de rang (épinglettes, écussons, épaulettes, insignes, boutons etc.), ainsi que divers équipements (calepins, étuis, carnets, coussins, cadres, sacs, cartes d’affaire etc.).
ALLUISI & LEFEBVRE
Cette collection a été acquise par Mme Céline Lefebvre en juin 2014. Elle comprend une cinquantaine de pièces et est composée majoritairement de vêtements d’enfant, cousus à la main, brodés ou tricotés avec minutie par Mme Corinne Labelle Alluisi (1886-1949), grand-mère de la donatrice. Née à Pont-Viau, elle a vécu sa vie adulte à Montréal où les pièces ont été produites, entre 1940 et 1949.
Certains morceaux ont été cousus ou brodés pendant la même période par Mme Évelyne Alluisi-Lefebvre (1915-2008), fille de Corinne. Évelyne a vécu sa vie d’adulte à Lachute de 1940 à 1991, puis à Sept-Iles (jusqu’à son décès en 2008) où elle est venue joindre sa fille Céline Lefebvre – établie à Sept-Iles avec Jean-Pierre Roy depuis 1971.
Les vêtements d’enfant ont été portés par Céline Lefebvre, donatrice de la collection. Les outils de la collection, qui témoignent du travail manuel des femmes au début du 20e siècle ont appartenu à Mme Léona Lalonde Lefebvre (1879-1959), née à Saint-Hermas comté de Deux-Montagnes, et grand-mère paternelle de Céline. Léona a vécu sa vie d’adulte à Lachute.


FAMILLE VICTOR BÉRUBÉ
Acquise au printemps de 2010, la collection Famille Victor Bérubé fut gracieusement offerte au Musée régional de la Côte-Nord par feu M. Victor Bérubé. Ce dernier, né en 1932 sur la rive sud du golfe Saint-Laurent, est déménagé sur la Côte-Nord vers 1946 afin d’y travailler sur les chantiers forestiers de la rivière MacDonald, au nord de Port-Cartier, puis de la rivière Sainte-Marguerite, au nord de Clarke-City. Il s’est ensuite établi à Sept-Iles où il a fondé une famille. M. Bérubé s’est éteint à l’été de 2010.
Cette collection de quelques 90 objets illustre principalement les activités forestières (haches, scies, gaffe…), agricoles (faucille, joug…) et maritimes (cannes à pêche, fil…) exercées par M. Bérubé au cours de son existence.
GUY CÔTÉ
Cette collection se compose de plus de 120 objets à caractère ethnologique offerts au MRCN par M. Guy Côte. On y retrouve diverses pièces issues de la culture matérielle de la Moyenne et Basse-Côte-Nord telles crois, couvertures, bouteilles, pièces vestimentaires, encrier, filet de pêche, licous à chiens, jumelles etc.
Historien et collectionneur, Guy Côté est né à Baie-Comeau, mais a passé le plus clair de son existence entre Havre-Saint-Pierre et Sept-Iles. Il a parcouru les fonds d’archives nord-côtiers et échange avec les aînés de Minganie, d’Anticosti et d’ailleurs dès les années 1980. Il a été à l’emploi de la Réserve de Parc national de l’Archipel de Mingan pendant plus de 25 ans.
Membre de la première heure des sociétés historique de Havre-Saint-Pierre et du Golfe, il est le contributeur le plus prolifique de la revue d’histoire de la Côte-Nord. Cette sommité en matière d’histoire régionale est décédée beaucoup trop jeune en 2022.
